Sur Internet, chaque objet connecté dispose d’une adresse IP qui l’identifie et le localise de façon exacte et unique. A cet effet, le protocole IPv4 a été déployé en 1981 par le groupe Internet Engineering Task Force (IETF). Les adresses IPv4 sont basées sur un codage 32 bits qui peut créer au total 4 294 967 296 adresses IP ; c’est très peu si l’on considère qu’à lui seul, Apple avait vendu environ 1 milliard d’iPhones et d’iPads à la fin 2015. Et une étude Publiée par Statista Research Department, 27 nov. 2016 prévoit qu’à l’horizon 2025, 51 milliards d’objets connectés seraient en circulation dans le monde. La plupart d’entre eux auront besoin d’une adresse IP unique pour pouvoir être localisés et identifiés sur la toile. L’Internet arrive à court de place car tout se connecte désormais à un réseau IP. Plus précisément, on arrive à court d’adresses IP uniques avec IPv4. On comprend donc aisément pourquoi il était indispensable de définir un nouveau protocole d’adressage. IPv6 (IPv5 est resté au stade expérimental, c’est pourquoi le protocole est passé de la version 4 à 6.) redéfinit les règles du jeu en matière de possibilités d’adresses. Le nouveau protocole utilise un système de codage sur 1 28 bits, ce qui signifie que le nombre d’adresses IP uniques possibles passe désormais à 2128 ≈ 3,4 X 1038 adresses IPv6 contre 232 ≈ 4 milliards d’adresses IPv4.
IPv6 a été officiellement lancé à l’échelle mondiale en 201 2 mais la transition d’IPv4 à IPv6 prendra des années. Outre la capacité d’offrir beaucoup plus d’adresses IP uniques, IPv6 présente également d’autres avantages sur IPv4, notamment une sécurité de chiffrement IP obligatoire, plus de charge utile par paquet IP et un traitement simplifié pour le routeur.
Ainsi la migration de l’adressage IPv4 vers IPv6 est devenue une préoccupation majeure pour le monde entier en général, et pour le Burkina Faso en particulier.
C’est dans ce contexte que l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) au Burkina Faso a élaboré en 2015, la stratégie de migration de l’adressage IPv4 vers IPv6 au Burkina Faso.
Pour ce faire, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) et l’Association Burkinabè des Domaines Internet (ABDI) ont signé une Convention de Délégation de Service Public (DSP) relative à la gestion des noms de domaine de premier niveau .bf Cet accord de partenariat public-privé assigne entre autres à l’ABDl la mission d’assurer la promotion de la migration de l’adressage IPv4 vers IPv6 au Burkina Faso.
C’est dans ce cadre que l’ABDI a initié l’organisation annuelle de l’IPv6 Forum Burkina Faso afin de permettre aux acteurs du numérique d’échanger et de formuler des recommandations à l’endroit des décideurs politiques en vue d’accélérer le processus de migration vers l’IPv6.